Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !
Anecdote
Une anecdote notable est liée à la jeunesse précoce de Rimbaud et à sa relation tumultueuse avec le poète Paul Verlaine. Rimbaud, adolescent, a échangé une correspondance avec Verlaine et a finalement rejoint Verlaine à Paris. Leur relation a été à la fois passionnée et tumultueuse, marquée par des périodes d'inspiration artistique intense ainsi que par des querelles et des conflits. En 1873, après une période de collaboration et de voyages, la relation entre Rimbaud et Verlaine a pris fin de manière dramatique. Verlaine a été condamné à de la prison pour leur comportement scandaleux. Cette période de la vie de Rimbaud, y compris sa jeunesse errante et bohème, est souvent évoquée lorsqu'on parle de sa biographie et de l'influence de ces expériences sur son œuvre poétique. Bien que "Ma Bohème" ne soit pas directement lié à ces événements, il reflète le penchant de Rimbaud pour une vie d'errance et de liberté, caractéristique de cette période de sa vie.